Hier soir à l’UGC Ciné Cité les Halles, avait lieu l’avant-première du dernier film de Lars Von Trier « Antichrist ». Pour cette première projection en salle suite au Festival De Cannes, Charlotte Gainsbourg est venue présenter le film qui lui a valu le prix d’interprétation féminine.
Après un petit discours de la maison de production (Les films du Losange), c’est au tour de Charlotte Gainsbourg d’arriver discrètement. Sous les applaudissements de la salle, elle prend la parole d’une voix douce pour présenter Antichrist. Difficile à croire que cette jeune femme qui paraît si fragile, si introvertie puisse être l’héroïne d’un film si controversé. Quelques mots plus tard, elle s’éclipse aussi vite qu’elle est apparue.
Synopsis : Un couple en deuil se retire à " Eden ", un chalet isolé dans la forêt, où ils espèrent guérir leurs cœurs et sauver leur mariage. Mais la nature reprend ses droits et les choses vont de mal en pis...
Le film raconte le deuil d’une mère (Charlotte Gainsbourg) ayant perdu tragiquement son enfant suite à un moment d’inattention pendant lequel elle consommait dans la pièce à côté le péché de chair avec son thérapeute de mari (Willem Dafoe).
Suite à cet accident, le père ne voulant pas rester impuissant face au chagrin insoutenable de sa femme décide de la confronter avec ses peurs. Ils partent donc à Eden (on est bien loin du paradis !), le chalet perdu dans la forêt où la mère et son enfant ont passé leur dernier été ensemble.
Au fur et à mesure, elle va sombrer dans une folie dévastatrice.
Le film est divisé en cinq chapitres où la pression monte crescendo.
Le prologue et l’épilogue filmés dans une texture en noir et blanc au ralenti sont les scènes les plus réussies du film avec un esthétisme irréprochable.
On part ensuite dans des délires symboliques où la nature est dominé par le chaos (une biche mettant au monde un faon mort-né, un renard autocannibale ), la femme devient la perversion incarnée et où la seule issue possible réside dans un déchaînement de violence. Le tout filmé en longueur permettant à l’ennui de pointer le bout de son nez.
Quant aux scènes qui ont provoqué un scandale de la part des critiques, je ne les ai pas trouvés si choquantes par rapport à d’autres films d’horreurs. Ok on y voit du sexe (voire de la pornographie), des mutilations, de la torture… mais autant certaines sont utiles, autant on a l’impression que les autres ont été crées pour faire du trash et engendrer la polémique.
Charlotte Gainsbourg est magistrale et se dévoue corps et âme dans ce film. D’ailleurs, je ne l’imaginais pas si exhibitionniste et masochiste. Elle mérite amplement son titre acquis au Festival de Cannes.
Au final, Antichrist aurait pu être mille fois mieux notamment si les thèmes du deuil, de la culpabilité et de la peur avaient été mieux exploités. A contrario, on plonge dans un dénouement ridicule ponctué de scènes sensées traumatiser les spectateurs qui ne mènent à rien. Dommage !
Ma note :
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